Nadhir Litim, Étudiant diplômé,
Centre hospitalier universitaire de Québec
Bourse d’études supérieures : 30 000 $ sur deux ans
Financées par le Réseau Parkinson Québec

Effets de médicaments gonadiques pour la neuroprotection du cerveau chez un modèle animal de la maladie de Parkinson

En règle générale, plus d’hommes que de femmes contractent la maladie de Parkinson, et les hommes reçoivent leur diagnostic à un âge moins avancé. Les femmes qui souffrent de la maladie de Parkinson signalent également que leurs symptômes s’aggravent à la période des règles alors que les taux d’œstrogène sont faibles. Ces éléments ont amené des chercheurs, dont Nadhir Litim, à se demander si l’œstrogène pourrait être un facteur de protection ou un traitement pour cette maladie.

M. Litim et ses collègues du Centre hospitalier universitaire de Québec étudient l’incidence de l’utilisation de médicaments à base d’œstrogène synthétique en vue de ralentir la dégénérescence des cellules cérébrales sécrétant de la dopamine. Ils sont à la recherche d’un moyen de protéger les cellules saines des dommages pouvant être causés par l’estrogène.

Étant donné que les chercheurs cherchent encore à découvrir le mode de ciblage des neurones dans la maladie de Parkinson et le mode de propagation de celle‑ci, M. Litim se sert d’un modèle animal exposé à une neurotoxine, appelée le MPTP, qui provoque les mêmes symptômes que la maladie de Parkinson. La maladie de Parkinson et le MPTP ciblent tous deux certaines cellules du cerveau qui produisent de la dopamine, un neurotransmetteur ou une hormone, associée à la régulation de l’humeur, au sentiment de récompense et à la toxicomanie.

Pour l’instant, la recherche menée par M. Litim révèle que les souris femelles exposées au MPTP manifestent des symptômes moins graves que les souris mâles, ce qui ressemble à ce qui se passe chez les hommes et les femmes atteints de la maladie de Parkinson. Des études antérieures ont démontré les qualités protectrices de l’œstrogène dans des cas semblables.

L’œstrogène minimise les effets néfastes du MPTP et rétablit l’expression de deux protéines (DAT et VMAT2) qui jouent des rôles importants dans la libération et le transport de la dopamine dans le cerveau. L’œstrogène protège également les tissus profonds de la région du cerveau connue sous le nom de substantia nigra. L’hormone peut cependant entraîner de graves effets secondaires chez les personnes souffrant de la maladie de Parkinson.

Si M. Litim et ses collègues pouvaient trouver une façon de libérer les médicaments renfermant de l’œstrogène synthétique directement dans les zones dysfonctionnelles du cerveau à l’origine de la maladie de Parkinson, ils pourraient minimiser ces effets secondaires et accroître l’effet de protection de l’œstrogène.

M. Litim est en voie d’établir un type de traitement médicamenteux à base de protéines et de récepteurs qui permettra de libérer l’œstrogène directement dans les zones du cerveau atteintes par la maladie de Parkinson. « En outre, ce médicament permet de protéger les autres cellules cérébrales des dommages découlant des œstrogénothérapies », affirme‑t-il.

L’étude des modèles de souris, tant mâles que femelles, souffrant de la maladie de Parkinson qui ont reçu le traitement en question permettra à M. Litim et à ses collègues de déterminer le degré d’efficacité de l’œstrogénothérapie et d’ouvrir de nouvelles perspectives de traitement pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.